Motorbeach 2018, de l’eau de pluie et de la poudre d’escampette

C’est quoi le motorbeach ?

Le motorbeach est un événement qui fête ses 6 ans en 2018; situé sur la côte atlantique au nord-ouest de l’Espagne et qui a une résonance médiatique vintage underground. Une aura qui nous a attiré dans ses filets mes potes et moi.

Des courses de dirt track, du 400 mètres départ-arrêté, des concerts, des shows et bien sûr des prépas pros et amateurs à savourer ou à critiquer à la pelle. Le plan est simple, on plante la tente pendant quatre jours et on se régale !

Arrivée au camping du MotorBeach 2018 sous la pluie

La semaine avant l’event, la météo nous prévient que ça ne va pas être le paradis mais on s’en fout, un peu de pluie c’est pas bien grave. Les équipages se forment et pour pas trop tirer sur les machines on part en voiture, remorques aux culs, les motos perchées dessus. Huit heures de route pour ma part.

Les festivals et la météo, une histoire d’amour vache

On arrive la veille et on prend la mesure des choses, l’event n’est pas prêt et le spot de camping pas du tout adéquate pour accueillir du monde sous le déluge. La météo nous annonce maintenant quatre jours de pluie. Dès le premier jour le campement est impraticable. À 11h on le sait, si on ne sort pas maintenant on ne sort pas du tout. On est 12 mais le groupe décide très vite de mettre les voiles avant d’être coincé. C’est triste et involontaire pour les organisateurs mais nous ne serons malheureusement pas les seuls à faire ce choix. On leur souhaite une météo plus clémente l’année prochaine et on aimerait quand même bien le faire, ce festival.

un 4x4 espagnol sort nos remorque du terrain boueux du MotorBeach 2018 installation du bivouac au Motor Beach La XJ 600 sous la pluie du Motor beach

On est trempes, sales et on arrive pas à sortir les remorques. La faim et l’énervement pointent leurs nez sans prendre le dessus sur notre moral. On a quatre jours pour se régaler, on va se régaler. Une âme charitable accepte de nous sortir les remorques du terrain en pente, inondé et boueux à l’aide de son petit 4×4, ma foi bien efficace. C’est bon on est dehors. On se barre sans même valider nos billets d’entrée ou boire une bière sous le chapiteau. Légère déception d’autant plus qu’on ne sait pas ce qui nous attend.

De la poudre d’escampette dans les réservoirs

Et on va où ? « Au resto », faut pas déconner. À l’abri, au chaud et le ventre plein on réfléchit mieux. L’ambiance est détendue. J’en profite pour distribuer les petits souvenirs de mon dernier voyage, ce qui ajoute un peu de baume au cœur (sauf pour Ricou qui pioche le cadeau « I’m so gay » du lot. Désolé mec). À ce moment là, on sait qu’il fait beau partout en Espagne sauf à la Playa La Espasa, Asturias où se déroule le festival. On pense au bardenas mais des voix s’élèvent pour s’y opposer : « Y a rien à y faire, les routes sont chiantes,… » ah ok. C’est alors que Seb exerce une pratique d’homme avisé, il pointe un grand lac à l’Est de Pampelune. Ça a l’air beau et c’est à mi-chemin de chez nous. C’est validé, on prend le café, on fait trois courses et on décolle.

convoi de remorques chargées de moto en direction du la de Yesa

La déception de ne pas vivre le Motor beach laisse place à l’enthousiasme de l’inconnu. Sur la route je ferme le convoi de cinq voitures et remorques et cette vision me met en joie. La lumière du soleil espagnol qui se couche dans nos rétroviseurs et sur cette file nous plonge dans un rêve éveillé. Ça sent l’aventure. C’est chaud et humide comme un… pardon, je m’égare.

La magie des roadtrips moto improvisés

Et là, c’est comme un décor de film. L’excitation est à son comble. Les tentes sont déployées sur un spot de camping sauvage après une première baignade dans le lac de Yesa aux eaux chaudes et humi… je m’égare à nouveau. Le camp est surplombé par un village abandonné, Tiermas. Magnifique !

Guitare au coin du feu, dîner sur le pouce, tour de brèle à 3h du matin qui nous vaudra les remontrances d’un voisin de camp, on est comme des gosses, c’est « Sa majesté les mouches » sans le chef.

Seb, toujours avisé, nous concocte un petit roadmap dont il a le secret. Roadmap qui démarre par une panne sur la BMW de Ricou. Qu’a cela ne tienne, on réparera le soir. Ricou prend un carré de cuir derrière l’un d’entre nous et c’est reparti. Les routes sont bonnes ou complètement pourries mais tout le monde profite. Pour ma part je fais la journée complète avec des passagers ce qui me déplaît un peu, frustration d’enfant gâté sans doute. Je garde le sourire, Ricou, lui, est assit derrière, je ne vais pas me plaindre (enfin si, je me plains un peu, mais ça fait un bien fou, haha). Je lui laisserai ma place quelques kilomètres pour qu’il profite aussi.

Le soir arrive, la nourriture est abondante et délicieuse, Jim prend soin du feu comme d’un enfant en bas-âge et la nuit est encore plus bordélique que la veille. On se couche tard et on aura les yeux collés le lendemain. Un lendemain qui commence par un bain à poil dans le lac. On prend les mêmes et on recommence. Journée : roulage, resto, roulage, apéro, soirée feu, bouffe guitare, rupteurs. Toujours plus que la veille. On aura droit cette fois-ci à l’irruption d’un campeur espagnol s’écriant « ¡Es el fin del mundo! » avec un grand sourire et les yeux fatigués par le sommeil… et la peur.

Un burn à 3h du matin avec une XJ600 préparé pour le dirt track Le groupe réuni autour du feu

Le dernier jour pas de moto, il faut ranger le camp. On ne laisse aucune trace si ce n’est le tombeau d’un feu déjà là à notre arrivée. Les adieux se font à mi-chemin du retour avec la promesse qu’on va recommencer.

La conclusion de ce Motorbeach 2018

Le constat est sans appel, on a rien vu de l’événement et pourtant on se sera tout autant régalé, j’en suis sûr. L’impro est accessible à tous. Un groupe de douze personnes, ça pourrait paraître compliqué à gérer mais si on accepte l’inertie du nombre et que l’on met une goutte d’eau dans son vin quand il le faut, tout roule pour le meilleur. C’est aussi l’occasion de prendre le temps de découvrir ou redécouvrir des personnes. L’Espagne c’est beau. Les copains c’est beau. la vie de motard c’est beau.

Aller, sans rancune Motorbeach, on reprend nos places pour l’an prochain 😉

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