les dépanneurs et moi

J’ai rencontré l’esprit motard

Il se manifeste souvent dans les pires moments. On l’a tous déjà rencontré et il ne nous fait pas peur. Je parle bien sûr de « l’esprit motard ». Je vais vous conter son dernier avènement en ma présence.

Des débuts prometteurs pour un trip attendu

Cet été, j’ai participé comme la plupart d’entre nous à un trip moto avec les copains. Quatre jours pour milles et quelques kilomètres. Des étapes mythiques à base de Mont Aigoual ou encore de Mont Ventoux. Ça a roulé comme il faut, comme on dit chez nous, et on n’a pas toujours été sage… Il était là, l’esprit motard. Il se manifeste dans les arsouilles ou dans les apéros, dans les discussions. Il se fond au moment présent mais on n’en a pas conscience.

Panorama du mont Aigual

Panorama du Mont Aigual, début de trip prometteur.

Le weekend s’est bien passé et nous n’avons pas eu de mauvaise surprise si on ne tient pas compte des deux guêpes que l’on a écopé… Les machines étaient au top jusqu’à ce que l’on traverse Meyrueis en Lozère.

Un motard déanché en virage

On faisait les choses comme il faut. Et toujours dans le respect des autres usagers… Je crois.

Les vieilles motos ça reste de vieilles motos

Dernier de la file, ma bécane s’éteint, ni plus ni moins. Mes camarades se font la malle sans se rendre compte que je suis en panne. Coupure générale de la brêle, pas de klaxon, pas de rupteur, ciao les gars je reste en plan. Je démonte tout ce que je peux démonter et vérifier mais on est pas dans un tuto méca, donc passons. Comme je vais toujours au bout des choses, je m’arrange pour faire ça un 15 août et rien n’est ouvert dans les parages. Le gars devant chez qui je suis en panne tente de m’apporter son soutien, mais il n’aura que le bénéfice d’un peu de dégrippant et d’un multimètre. Mes camarades me rejoignent après une petite bourre à la quelle j’aurais bien aimé participer.

Démontage de la GSX sur le bord de la route

On démonte l’Inazuma sur le bord de la route.

Je fais jouer mon assurance et elle m’annonce que le dépanneur arrive dans une heure. Je n’ai pas encore raccroché que le gars est là. Il descend de son camion plateau et se penche direct sur la moto. Sympa, d’autres auraient chargé le brélon sans se poser de question.

Chaque fois que le courant revient, je remets un coup de démarreur et tout coupe. À la poussette, pareil. Il check quelques éléments et n’a pas l’air de faire semblant de s’y connaître. On lâche vite l’affaire et il charge la moto.

Chargement de la moto sur le camion

On charge la moto sur le camion. Un petit pincement au cœur.

Sur le trajet qui nous ramène au garage, le gars me confit qu’il est motard mais qu’il n’a pas le temps de rouler. Il fait du dépannage à son compte toute l’année et il possède quelques motos qu’il loue pendant la saison estivale. Je suis à deux doigts de le plaindre mais j’ai d’autres choses en tête. « Le régulateur ? Une cosse ? Un fusible foireux ? J’aurais dû écouter mon garagiste et changer cette batterie putain ! »

Increvable un GSX air/huile

Arrivés à son garage, on recommence le manège du démontage. Le verdict est que ma batterie est complètement claquée (court-jus interne apparemment). Ça ne pouvait pas être la moto, elle est trop géniale ma p’tite Ina. Il n’est pas obligé mais au lieu de me faire signer son bout de papier pour récupérer les sous de l’assurance et de nous souhaiter bonne chance, il me sort toutes les vieilles batteries qu’il trouve. Toutes mortes. On redémarre au booster et ça marche, la moto tourne rond mais quand on essaie de démarrer à la poussette, rien à faire. On commence à envisager l’abandon. Je laisse mon fidèle destrier là et je rentre derrière un pote ? C’est pas la joie. Les autres ont faim et moi je suis triste et coupable de faire ramer l’équipée. La décision doit être prise.

Soudain un motard passe et s’arrête à la station juste accolée au garage. « Et Mickey ! » s’écrit notre dépanneur au grand cœur. Ils sont potes et visiblement le gars a de la ressource. Il lui explique la galère et le gars répond « OK, je fais le plein et je file chez moi, je dois avoir un truc qui traîne ».

Alleluia Mickey !

20 minutes plus tard, le fameux Mickey revient avec une batterie, faible mais pas morte pour autant. Un coup de poussette et c’est reparti. Les gars ne veulent pas un centime de ma part, pourtant ils m’ont fait économiser un aller-retour pour revenir chercher la brêle et ont bien perdu deux heures pour m’aider de bon cœur alors que la saison bat son plein.

les dépanneurs, moi et l'esprit motard

Mes deux sauveteurs et moi avec le sourire. On est prêts à repartir.

Esprit motard, Amen !

Ces deux humains, mes sauveteurs, je leurs promets de parler d’eux et c’est ici, sur motovnr.fr, que je le fais. Je parle de Julien et sa location de moto http://www.mt48.fr et Mickey du garage Sistre automobile. Mais je parle surtout de l’esprit motard, de ces gars qui s’arrêtent sous la pluie pour te filer la patte à démonter tes carbus ou encore de ceux qui te lâchent quelques litres d’essence, de ceux qui ont du savoir à partager et de ceux qui simplement attendent à tes côtés parce qu’ils n’en savent pas plus que toi sur ton problème, et qu’ils ne vont pas te laisser là tout seul.

Tous les motards ne se comprennent pas. On vit cette passion chacun à notre manière : les pistards, les routards, les collectionneurs, les hipsters, les mecs qui ne jurent que par Harley Davidson ou Ducati… La communauté motarde n’est finalement qu’un groupe de gens de toutes origines sociales et culturelles. Tous ne font pas de la moto pour les mêmes raisons mais tous appartiennent à la même famille. Et c’est de là que vient l’esprit motard, de cette notion de famille.

Cet esprit, on l’a tous déjà rencontré. On l’a sûrement déjà été. Et on sait que c’est aussi pour lui qu’on aime la moto. Soyons-le même hors du cadre moto <3 LOVE ON ALL OF YOU

Merci à vous 😉

Ps: N’hésite pas à laisser en commentaire ton expérience ou ta vision de l’esprit motard (Sur facebook en attendant l’ouverture des commentaires sur le blog 😉 )

Suivez et likez Moto VNR